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Penser le XXe siècle

Textes de François Bédarida - Gérard Chaliand - Marc Ferro - Pierre Gerbet - Alfred Grosser - François Joyaux - Fred Kupferman - Pierre Milza - Anne de Tinguy

Penser le XXe siècle

Neuf éminents historiens spécialistes des questions contemporaines s’interrogent sur les mouvements fondamentaux du XXe siècle : la Première Guerre mondiale, le Communisme, le Nazisme, la Deuxième Guerre mondiale, les rapports Est-Ouest, l’Union européenne, la Chine troisième Grand, l’émergence du Tiers-monde, les Grandes crises du XXe siècle

Le débat se situe sur le triple plan du politique, de l’événementiel et des mentalités. Il s’agit de comprendre chacun de ces mouvements, inséré dans une histoire de la longue durée, comme étant à la fois résultante d’un régime ancien et fondateur d’un régime nouveau.
Ces « lieux historiques » sont analysés autant pour ce qu’ils sont que pour ce qu’ils traduisent et révèlent d’une société, de sa mentalité, de son idéologie.
Nous sommes amenés alors à reconsidérer notre notion de l’histoire contemporaine pour la faire glisser vers une conception où la science politique et la sociologie se rejoignent, où l’histoire se prolonge dans l’histoire des représentation sociales, des idéologies et des mentalités. Enfin, une conception qui ambitionne à l’interprétation, certes pas totale, mais du moins globale de l’histoire du XXe siècle. Interprétation, évidemment et heureusement, faut-il le préciser, toute provisoire.

Ce volume est constitué des Actes du Colloque Penser le XXe siècle, organisé par les éditions Complexe, les 18 et 19 avril 1986, à l’occasion de leur 15e anniversaire.
Éditions Complexe, 1990

Presse

André Versaille a invité neuf historiens et politologues à penser les mouvements fondamentaux du 20e siècle, notamment ceux qui ont modifié en profondeur les relations internationales, dans une perspective de longue durée. Penser ces « lieux historiques » c’est-à-dire, non pas les raconter, ni même tellement expliquer leurs causes et conséquences mais surtout, et c’est là le plus neuf, étudier à travers une historiographie des interprétations savantes ou vulgarisées leur écho répercuté au fil du siècle. Ces visions successives offrent aux lecteurs des clés indispensables à la compréhension du monde d’aujourd’hui. On peut regretter que certaines contributions s’éloignent de cet objectif et n’échappent pas au piège du résumé ou de l’improvisation brillante, rompant l’harmonie de l’ensemble. On doit tenir compte de la difficulté, à laquelle tous n’ont pas échappé avec le même bonheur, d’une entreprise élaborée dans la période inouïe d’accélération de l’histoire que nous connaissons, notamment pour les rapports Est- Ouest. On s’étonnera peut-être de certaines lacunes (hégémonie des États-Unis ou islam). Mais il faut absolument lire et retenir les chapitres de Marc Ferro sur le communisme, de Pierre Milza sur le fascisme, d’Alfred Grosser sur le nazisme, de François Bédarida sur la seconde guerre mondiale et de François Joyaux sur la Chine. Leur analyse parfois contradictoire mais par là stimulante aussi, originale, lumineuse, témoigne de l’efficacité de l’histoire des représentations de l’histoire pour comprendre le présent surtout lorsque celui-ci rentre en eau trouble.

Nathalie Carré de Malberg, Vingtième siècle. Revue d’Histoire – Année 1991 – Vol 29 – N° 29